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Colossal potentiel d'un herbicide non chimique

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 21 December 1999

Phytobiologiste Ă  lÂ’UniversitĂ© UUÖ±˛Ą, M. Alan Watson et Marie Ciotola, chargĂ©e de recherche Ă  la facultĂ© des sciences de lÂ’agriculture et de lÂ’environnement, pensent ĂŞtre en mesure dÂ’aider les agriculteurs dÂ’Afrique Ă  rĂ©gĂ©nĂ©rer des terres agricoles dont ils ont cruellement besoin et qui sont envahies par une mauvaise herbe tropicale du nom de Striga. Les expĂ©riences sur le terrain rĂ©alisĂ©es au Mali sous la direction du laboratoire de recherche sur les biopesticides ont donnĂ© des rĂ©sultats probants grâce Ă  un pathogène qui se produit Ă  lÂ’Ă©tat naturel, le fusarium. "La plupart des Striga ont Ă©tĂ© anĂ©anties et le rendement des cultures a doublĂ©", affirme M. Watson. Et ce nÂ’est pas tout, les chercheurs ont mĂŞme trouvĂ© un moyen de fabriquer le fusarium Ă  lÂ’Ă©chelle locale, ce qui confère davantage de pouvoirs Ă©conomiques et sociaux aux agriculteurs et aux femmes de la collectivitĂ©.

L’un des plus sérieux obstacles à la production alimentaire en Afrique, la Striga parasitaire que l’on décrit comme "une jolie fleur doublée d’une mauvaise herbe mortelle", adore les sols pauvres et envahit les deux tiers des terres vouées à la céréaliculture. "Les pertes peuvent atteindre 70 % chez les agriculteurs de subsistance", ajoute M. Watson. La Striga compense son absence de système radiculaire en pénétrant les racines d’autres végétaux et en retardant leur croissance.

M. Watson et ses collègues ont évalué 250 organismes et ont eu la chance de découvrir que le pathogène fusarium attaquait autant les graines que les plantes. La difficulté a consisté ensuite à rendre ce pathogène accessible aux agriculteurs. Les chercheurs ont proposé une tête de rotation dans une capsule qu’il est possible de faire fermenter et sécher localement. Les agriculteurs commencent par revêtir leurs semences de gomme arabique humide, qui agit à la manière d’un adhésif, puis de l’inoculant fusarium. Lorsque les graines sont plantées, la pluie active le fusarium qui devient disponible exactement là où il est nécessaire : au niveau des racines des céréales.

"Grâce Ă  des ingrĂ©dients peu cher et disponibles localement comme la paille de sorgho et la gomme arabique, la prĂ©paration du champignon sĂ©chĂ© nĂ©cessite des marmites et de lÂ’eau bouillante, qui est la sphère de travail traditionnelle des femmes. Cela leur procure par ailleurs une nouvelle source de revenu", explique M. Watson. Une enquĂŞte socio-Ă©conomique rĂ©alisĂ©e dans 100 exploitations agricoles par lÂ’Ă©quipe de UUÖ±˛Ą a rĂ©vĂ©lĂ© que les femmes des villages pouvaient en fait produire du fusarium Ă  lÂ’Ă©chelle dÂ’une industrie de type familial, en revĂŞtir les lots de semences des agriculteurs et vendre ce service aux cultivateurs locaux.

Les recherches des phytobiologistes de UUÖ±˛Ą ont Ă©tĂ© menĂ©es sous lÂ’Ă©gide du programme Population, Terres et Eau du Centre de recherches pour le dĂ©veloppement international (CRDI). Le programme est axĂ© sur la productivitĂ© des sols et la gestion de lÂ’eau en vue de fournir des sources sures dÂ’alimentation, dÂ’eau et de revenu aux habitants des campagnes de lÂ’Afrique et du Moyen-Orient. Son unicitĂ© tient au fait quÂ’il tient compte des connaissances, des besoins et des voeux des populations directement touchĂ©es par la raretĂ© des terres arables et de lÂ’eau. LÂ’avenir est plein dÂ’espoir, affirment les chercheurs qui collaborent avec le CRDI pour introduire le fusarium dans dÂ’autres pays touchĂ©s par la Striga. En fĂ©licitant lÂ’Ă©quipe dÂ’Alan Watson et le CRDI, Mme Deborah Buszard, doyenne de la facultĂ© des sciences de lÂ’agriculture et de lÂ’environnement de UUÖ±˛Ą a fait remarquer avec fiertĂ©: "Transmettre gratuitement des connaissances et des technologies aux pays en dĂ©veloppement est un Ă©lĂ©ment qui contribue vraiment Ă  amĂ©liorer la condition humaine".

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