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Douleur chronique altère le marquage de l’ADN cérébral

Une étude novatrice révèle un lien entre la douleur chronique et d’importantes modifications épigénétiques.
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 14 February 2013

L’équipe dirigĂ©e par Laura Stone, professeure Ă  la FacultĂ© de mĂ©decine dentaire et au Centre de recherche sur la douleur Alan‑Edwards, et Moshe Szyf, professeur au DĂ©partement de pharmacologie et thĂ©rapeutique de la FacultĂ© de mĂ©decine de UUÖ±˛Ą, a dĂ©couvert un mĂ©canisme par lequel l’organisme conserve le souvenir d’une lĂ©sion par le marquage de l’ADN dans le cerveau au moyen d’un revĂŞtement chimique appelĂ© groupement mĂ©thyle ou mĂ©thylation de l’ADN. Les chercheurs, dont les coauteurs Maral Tajerian, Sebastian Alvarado, Magali Millecamps, Pascal Vachon, Cecilia Crosby et Catherine Bushnell, ont indiquĂ© dans la publication que l’attĂ©nuation des symptĂ´mes de douleur chronique peut infirmer les changements anormaux de mĂ©thylation de l’ADN seraient rĂ©versibles en prĂ©sence d’une attĂ©nuation des symptĂ´mes de la douleur chronique.

Des recherches menĂ©es Ă  UUÖ±˛Ą avaient dĂ©jĂ  dĂ©montrĂ© que les expĂ©riences vĂ©cues par une personne, et non seulement les substances chimiques, altèrent le marquage Ă©pigĂ©nĂ©tique des gènes, influant ainsi sur les comportements et le bien-ĂŞtre. La mĂ©thylation de l’ADN, marque Ă©pigĂ©nĂ©tique sur le gène lui-mĂŞme, peut par consĂ©quent permettre de « garder en mĂ©moire » une expĂ©rience qui modifiera le comportement du gène. La diffĂ©rence essentielle entre les causes « gĂ©nĂ©tiques » et « épigĂ©nĂ©tiques » d’une maladie tient au fait que les modifications gĂ©nĂ©tiques sont hĂ©rĂ©ditaires et permanentes, tandis que les modifications Ă©pigĂ©nĂ©tiques peuvent ĂŞtre rĂ©versibles. 

Cette nouvelle Ă©tude de UUÖ±˛Ą est la première Ă  Ă©tablir un lien entre la douleur chronique et les modifications Ă©pigĂ©nĂ©tiques pangĂ©nomiques dans le cerveau. « Les lĂ©sions entraĂ®nent des modifications Ă  long terme du marquage de l’ADN au niveau cĂ©rĂ©bral; nos travaux ont permis de dĂ©montrer qu’il serait possible de contrer les effets de la douleur chronique au moyen d’interventions reposant sur des approches comportementales ou pharmacologiques qui font obstacle Ă  la mĂ©thylation de l’ADN, affirme le professeur Szyf. Les rĂ©sultats de nos travaux pourraient modifier radicalement la façon dont nous traitons la douleur chronique. »

Les chercheurs ont également démontré que les interventions comportementales visant à soulager la douleur chronique permettent également d’abolir toute différence au chapitre de la méthylation de l’ADN dans le cerveau. 

Les scientifiques ont indiqué que des altérations de la méthylation globale de l’ADN surviennent dans le cortex préfrontal et l’amygdale cérébelleuse de souris plusieurs mois après l’apparition de lésions nerveuses, et que l’enrichissement environnemental permettait de réduire à la fois la douleur et les altérations pathologiques de la méthylation globale dans le cortex préfrontal. Ils ont également constaté que le degré de méthylation globale dans le cortex préfrontal était étroitement lié à l’intensité de la douleur.  

« Les résultats de cette étude semblent indiquer que les modifications épigénétiques entraînent des altérations du système nerveux central liées à la douleur chronique, laissant une "trace mnésique" de la douleur dans le cerveau pouvant constituer une cible thérapeutique », explique la professeure Stone. Les changements environnementaux pouvant influer sur l’épigénétique, ces mécanismes représentent un lien corps-esprit entre la douleur chronique et le cerveau au niveau génomique. « Cette étude pourrait avoir une portée considérable en modifiant notre façon de diagnostiquer, de traiter et d’étudier la douleur chronique. » 
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