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L'écume d'étang, un bon indicateur de biodiversité

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 17 August 2000

Cette substance visqueuse fournit aux chercheurs de UUÖ±˛Ą et dÂ’Oxford des renseignements prĂ©cieux sur la biodiversitĂ©.

Pour la plupart dÂ’entre nous, lÂ’Ă©cume blanche quÂ’on voit parfois Ă  la surface des Ă©tangs nÂ’Ă©voque quÂ’une prolifĂ©ration peu appĂ©tissante de bactĂ©ries, mais cette substance visqueuse fournit aux chercheurs de UUÖ±˛Ą et dÂ’Oxford des renseignements prĂ©cieux sur la biodiversitĂ©.

Dans le numĂ©ro du 3 aoĂ»t de Nature, deux biologistes de lÂ’UniversitĂ© UUÖ±˛Ą, Rees Kassen et Graham Bell, dĂ©crivent les recherches que des chercheurs de UUÖ±˛Ą et dÂ’Oxford mĂ©nent sur lÂ’Ă©cume des Ă©tangs et plus particuliĂ©rement sur la bactĂ©rie pseudomonas fluorescens afin de mieux comprendre les modes de diversitĂ© des espèces dans la nature. Ces recherches sont menĂ©es en laboratoire sur des bactĂ©ries prĂ©levĂ©es dans des Ă©tangs. En Ă©tudiant les bactĂ©ries en laboratoire, les auteurs prĂ©cisent « quÂ’il est possible de vĂ©rifier directement les thĂ©ories fondamentales de la biodiversitĂ© Ă  une Ă©chelle viable sur le plan expĂ©rimental » .

Une énigme vieille de trois décennies enfin élucidée

À l’aide d’écume d’étang, l’équipe de chercheurs étudie la raison pour laquelle la diversité des espèces est particulièrement marquée dans les régions où la productivité - le rythme auquel l’énergie est assimilable par une population - se situe à un niveau moyen. En d’autres termes, il existe une relation unimodale (hump-shaped) entre la diversité des espèces et la productivité.

Les biologistes savent depuis longtemps que différentes espèces peuvent coexister dans un même environnement si elles occupent des créneaux spécialisés différents. La diversité ne peut toutefois pas être maintenue lorsqu’un créneau produit beaucoup plus d’individus qu’un autre, car la population du créneau le plus productif déloge celle des créneaux moins productifs. Depuis trente ans, environ neuf hypothèses ont été avancées pour expliquer ce phénomène. Comme cette relation entre la diversité et la productivité est observable à une échelle très importante, soit un territoire équivalent à la superficie d’un État américain moyen, toutes les hypothèses antérieures sont restées théoriques, jusqu’à aujourd’hui.

Résultats spectaculaires des expériences préliminaires

Les chercheurs de UUÖ±˛Ą et dÂ’Oxford ont Ă©tĂ© les premiers Ă  mener des expĂ©riences sur la relation entre la productivitĂ© et la diversitĂ©. Ils ont simulĂ© le gradient de productivitĂ© de lÂ’ensemble dÂ’un Ă©tang en cultivant des bactĂ©ries dans des Ă©prouvettes contenant diffĂ©rentes concentrations dÂ’Ă©lĂ©ments nutritifs. Dans chaque Ă©prouvette, lÂ’environnement pouvait ĂŞtre variable ou uniforme selon que lÂ’Ă©prouvette Ă©tait agitĂ©e ou non.

Les chercheurs ont observé une courbe sur le gradient de productivité des éprouvettes à environnement variable. Dès que l’environnement est redevenu uniforme, la courbe a entièrement disparu. Les chercheurs voient là la preuve qu’un environnement variable est absolument essentiel à l’apparition d’une relation unimodale. Ils soutiennent que ce type de relation s’observe parce que différentes régions ou différents créneaux d’un environnement variable produisent des populations variables. Ce déséquilibre, expliquent-ils, est caractéristique des environnements où la productivité est très faible ou très élevée. Ce n’est qu’à un niveau moyen de productivité que la taille des populations s’équilibre et permet la coexistence de différentes espèces adaptées à des créneaux différents.

Les Ă©quips de recherche de UUÖ±˛Ą et dÂ’Oxford entendent poursuivre leurs analyses de lÂ’Ă©cume dÂ’Ă©tang pour en savoir plus long sur la biodiversitĂ©. «Cette fois-ci » , prĂ©cise Rees Kassen « nous cherchons Ă  expliquer comment les modes de diversitĂ© sont troublĂ©s par des facteurs physiques, environnementaux ou prĂ©datoriaux et comment ceux-ci affectent les espèces dÂ’une rĂ©gion donnĂ©e » .

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